L’association Sciencescope et la Maison Franco-Japonaise (MFJ) ont organisé la 26ème Rencontre Scientifique Francophone de Tokyo (RSFT) le samedi 17 octobre 2009 en salle 501 de la MFJ à Ebisu (Tokyo), de 14h00 à 18h00.
Programme (Programme détaillé ci-dessous)
14h00 – Dr. Hiroko BANNAI – RIKEN, Brain Science Institute La dynamique des récepteurs détermine la transmission synaptique
15h00 – Dr. Jean-Luc BEUCHAT – Université de Tsukuba Une introduction à la cryptographie à clef publique
16h00 – Ritsuko FUJII – Département de Culture Moderne et Politique Publique de la faculté de sciences humaines à l’université de Tsukuba, Comment comprendre le narcissisme chez Jean Genet ?
17h00 – Buffet
「第26回日仏科学研究者の集い 26ème Rencontre Scientifique Francophone de Tokyo (RSFT)」開催のお知らせ
拝啓 時下ますますご清栄のこととお慶び申し上げます。この度、サイエンススコープは「第26回日仏科学研究者の集い 26ème Rencontre Scientifique Francophone de Tokyo (RSFT)」」を開催いたします。参加無料、退出自由となっておりますので、お気軽にご参加下さい。なお、詳細につきましては、以下のリンクをご参照下 さい。 日時:2009年10月17日土曜日14時~ 場所:日仏会館 501号室
-*14h00 – Dr. Hiroko BANNAI – RIKEN, Brain Science Institute La dynamique des récepteurs détermine la transmission synaptique
Résumé en français : Les animaux apprennent beaucoup de choses après leur naissance. Par exemple, nous humains apprenons à marcher et à parler pendant le développement post-natal. Ainsi, nous acquérons de nouvelles connaissances et habiletés durant toute la vie. Les capacités d’étude sont basées sur la propriété du cerveau à réorganiser les connexions neuronales. Pendant le développement et l’apprentissage, c’est l’expérience qui détermine quelles connexions entre cellules nerveuses (neurones) seront renforcées et lesquelles seront diminuées. Les informations du cerveau sont transmises de neurone en neurone au niveau d’espaces appelés “synapses”. Nous étudions les mécanismes responsables de la modification des connexions synaptiques en nous concentrant sur les récepteurs aux neurotransmetteurs. Lorsque une connexion synaptique est modifiée, le nombre de récepteurs qui s’accumulent à la synapse change. Nous avons identifié le signal cellulaire et les protéines responsables de l’accumulation de récepteurs. Cette étude permettra non seulement de comprendre en partie les mécanismes de l’apprentissage et de la mémoire, mais contribuera également à la prévention, au diagnostic, et au traitement des maladies neurodégénératives.
-*15h00 – Dr. Jean-Luc BEUCHAT – Université de Tsukuba Une introduction à la cryptographie à clef publique
Résumé en français : Le développement d’Internet et du commerce électronique a sensibilisé le grand public au problème de la confidentialité des données. La sécurisation de l’information joue également un rôle crucial chez les militaires et les diplomates qui rivalisent d’ingéniosité depuis l’Antiquité pour cacher leurs missives aux yeux d’éventuels espions. Percer un trou à l’aide d’une aiguille très fine au-dessous de caractères judicieusement choisis d’un texte anodin permet la dissimulation d’un message confidentiel. La construction d’un code associant un symbole graphique ou une chaîne de caractères à chaque mot ou phrase du texte original constitue également une technique usitée. Le principe de ces méthodes est de cacher le message aux yeux d’un éventuel espion. Si ce dernier connaît l’astuce exploitée, le texte confidentiel tombe immédiatement entre ses mains. Le codage offre a priori une meilleure sécurité que la première approche mentionnée. Cependant, si l’espion garde une copie de chaque message intercepté et en devine la teneur en observant la réaction du destinataire, il disposera bientôt de suffisamment d’informations pour briser le code. Existe-t-il dès lors des procédés permettant de brouiller un message de sorte que, si un espion connaissant le procédé utilisé l’intercepte, il soit incapable de le déchiffrer ?
La cryptographie apporte une réponse à cette question cruciale. Supposons que les deux correspondants utilisent un code distinct lors de chaque communication. Bien que suspectant la technique mise en oeuvre, un espion sera incapable de déchiffrer le message sans le feuillet consignant les symboles graphiques et leur signification. La transformation du texte original (ou texte en clair) est ainsi paramétrée par l’information inscrite sur le feuillet (ou clef). La distinction entre codage et le chiffrement réside dans la flexibilité offerte par la clef. Dans cet exemple, auteur et destinataire du message possèdent une copie de la clef intervenant lors du chiffrement et du déchiffrement. De tels systèmes, appelés symétriques dans la littérature, sont connus depuis l’Antiquité.
Un problème important subsiste toutefois : comment deux correspondants peuvent-ils choisir une clef secrète commune en présence d’espions écoutant leurs communications ? Ce n’est que dans les années 1970 que des chercheurs ont proposé des solutions à ce problème en découvrant la cryptographie à clef publique (ou asymétrique). Dans cet exposé, nous présenterons quelques mécanismes de cryptographie à clef publique et décrirons comment ils interviennent dans notre vie quotidienne.
-*16h00 – Ritsuko FUJII – Département de Culture Moderne et Politique Publique de la faculté de sciences humaines à l’université de Tsukuba, Comment comprendre le narcissisme chez Jean Genet ?
Résumé en français : L’année prochaine sera le centenaire de la naissance de Jean Genet, écrivain français connu pour sa vie et son style assez singuliers. Jean Genet a fait son entrée dans le monde littéraire en prison où il a écrit son premier roman, Notre-Dame-des-Fleurs. Son roman suivant, Miracle de la rose, possède plusieurs thèmes en commun avec sa première œuvre : l’érotisme homosexuel masculin, l’imagination ou les rêveries onanistes du narrateur, le décor du monde isolé de l’extérieur, c’est-à-dire la prison ou la colonie pénitentiaire. Ces deux romans ont contribué et contribuent toujours, à donner une image narcissique de Genet qui est en effet un des éléments signifiants chez cet auteur, bien qu’il ait passé plus tard une partie de sa vie auprès des Black Panthers et de l’OLP. Il ne faut y pas voir l’expression d’un esprit inconséquent ou d’une division entre l’auteur onaniste et l’auteur engagé, car le narcissisme chez Genet ne signifie pas, l’absence de l’autre ou de la possibilité de communauté, coexistence avec un autre. Il faut voir le narcissisme de Genet sous deux angles. Le premier est celui de ce que l’on entend par ce mot, le narcissisme que j’aimerai appeler celui de « concentration vers le soi » et que l’on trouve typiquement dans les deux romans mentionnés ci-dessus. Le deuxième consiste en la diffusion de soi en accueillant pleinement les autres, autrement dit, le narcissisme qui « ouvre le soi aux autres ». Chez Genet, la communauté du soi et d’un autre coexiste sans aucune contradiction avec la tendance narcissique et l’hypertrophie du soi.