Message à la communauté française (20 juillet 2020)

Madame, Monsieur,

Ces derniers jours, plusieurs régions du Japon, à commencer par Tokyo, font face à un accroissement significatif de la circulation du coronavirus. Certaines d’entre elles ont, en conséquence, augmenté leur niveau d’alerte. A ce stade, cependant, les autorités japonaises, à l’échelle du pays comme localement, estiment, pour la plupart, qu’il n’est pas nécessaire de mettre en place de nouvelles mesures restrictives. Elles invoquent notamment une intensification de la politique de dépistage, le lien entre de nombreux cas et la vie nocturne, la jeunesse des personnes testées positives et l’absence de tension sur le système sanitaire.

Compte tenu du caractère évolutif de la situation, il est plus que jamais nécessaire de faire preuve de prudence et de vigilance. Le respect des gestes barrières doit rester de mise et il convient d’éviter de se rendre dans les lieux clos, mal ventilés, trop fréquentés et où il est difficile de respecter la distanciation sociale. Comme depuis le début de la crise sanitaire, vous êtes vivement encouragés à vous tenir fréquemment informés et à suivre les consignes des autorités japonaises y compris, le cas échéant, en ce qui concerne les déplacements dans le pays.

Par ailleurs, en dépit de ce qu’auraient pu laisser croire les informations diffusées par les médias, les mesures restreignant l’accès au territoire japonais pour les étrangers arrivant en provenance des 129 pays visés par l’interdiction d’entrée, dont la France, restent inchangées. Il en résulte l’impossibilité pour la plupart d’entre eux, s’ils sont à l’extérieur, de revenir au Japon et, pour ceux qui y sont, de quitter le pays, sans prendre le risque de ne pouvoir y retourner dans un avenir prévisible.

Les nombreuses démarches engagées par la France, en liaison avec ses partenaires de l’Union européenne, en particulier, se poursuivent afin d’obtenir des assouplissements qui permettraient aux Français du Japon de retrouver une liberté de mouvement. En attendant, les autorités japonaises acceptent d’accorder des dérogations, au cas par cas et justifiées par des motifs humanitaires, dont elles ont une compréhension extrêmement restrictive. Elles évoquent notamment, parmi les possibles circonstances exceptionnelles, un retour pour assister à des funérailles à la suite du décès d’un membre proche de la famille, pour raisons médicales (intervention chirurgicale et suivi, accouchement) ou encore pour une convocation par la Justice. Une procédure lourde et nécessitant de nombreux justificatifs très détaillés permet à l’ambassade de présenter des demandes et d’obtenir des autorisations de voyage, qui ne font cependant jamais l’objet d’une confirmation écrite par les autorités japonaises, les décisions d’admission sur le territoire appartenant, en dernier ressort, aux officiers de l’immigration à l’arrivée.

Je suis bien conscient des inconvénients majeurs d’une telle approche pour chacune et chacun d’entre vous qui aspirez légitimement, en cette période estivale, à retrouver vos proches et, malheureusement, êtes parfois confrontés à des problèmes familiaux ou de santé qui exigent votre retour urgent en France. Si vous pensez que votre projet de voyage répond à un motif humanitaire et que vous êtes en mesure de fournir les justificatifs exigés, l’ambassade de France à Tokyo est à votre disposition pour vous expliquer et engager la procédure conduisant à l’octroi d’une dérogation par les autorités japonaises. Ce sont elles qui sont seules à décider.

Avec notre Consul général à Kyoto, nous sommes, comme toujours, à votre disposition.

Laurent Pic

Ambassadeur de France au Japon

https://jp.ambafrance.org/

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