26 Mars 2005 – 14ème RSFT

Les 14èmes rencontres scientifiques francophones de Tokyo (RSFT) auront lieu le samedi 26 mars à 14 heures à la maison franco-japonaise d’Ebisu, salle 601 (voir plan d’accès).

Les rencontres se termineront autour d’une table accompagnée de fromages et de vins. C’est alors l’occasion pour les auditeurs et les participants de mieux faire connaissance dans une ambiance conviviale.

Ce samedi, nous aurons le plaisir d’avoir les trois présentations suivantes :

  • Controverse autour de l’empereur en 1935 : l’affaire Minobe et Yasuoka Masahiro
    d’Eddy DUFOURMONT, historien à l’université de Tokyo
  • La philosophie de Nishida Kitaro (1870-1945)
    de Michel DALISSIER, philosophe à l’université de Kyoto
  • Etude épidémiologique sur la pratique de l’interruption volontaire de grossesse en Afrique, en France et au Japon
    de Tomohiro MATSUDA, docteur dans le département d’épidémiologie de l’institut national de santé publique

Résumé des présentations

Controverse autour de l’empereur en 1935 : l’affaire Minobe et Yasuoka Masahiro

Par Eddy DUFOURMONT

La théorie de l’empereur comme organe de l’état, conçue par Minobe Tatsukichi, accompagna la montée de la démocratie à l’époque Taisho (1912-1932). Mais en 1934-35, Minobe, sa théorie et les libéraux qui le soutenaient au sein de l’état devinrent la cible des mouvements de droite, qui réclamèrent leur purge, puis la chute du gouvernement. Ce qui est devenu l’affaire Minobe est resté dans l’histoire japonaise comme une étape essentielle dans l’escalade fasciste. Les recherches les plus récentes tendent cependant à remettre en cause cette interprétation, notamment au sujet de Minobe, apportant une nuance au tableau manichéen généralement dressé. La position du gouvernement lui-même est restée mal étudiée, c’est pourquoi nous souhaitons apporter une contribution en nous focalisant sur Yasuoka Masahiro (1898-1983), qui était l’idéologue du groupe de hauts-fonctionnaires dominant le cabinet de l’époque. Nous introduirons ainsi le public à un épisode de l’histoire japonaise important, mais généralement méconnu en Europe.

La philosophie de Nishida Kitaro (1870-1945)

Par Michel DALISSIER

Nous présenterons en images Nishida Kitaro, premier philosophe au sens occidental du Japon. Sa pensée est difficile d’accès, elle fut longtemps victime d’une méprise concernant sa signification historique et politique, et il est temps d’estimer de manière rigoureuse sa valeur philosophique réelle. Nous pouvons dire que Nishida présente toutes les caractéristiques d’un penseur de premier ordre, comme en attestent tant ses capacités intellectuelles et linguistiques, que l’originalité des notions et des “philosophèmes” qu’il a avancés. Prenant d’abord la forme d’un volontarisme psychologique, ses méditations deviennent rapidement en outre une épistémologie originale, en dialogue avec la science de son époque. Elles trouvent ensuite un fondement métaphysique au niveau d’une “logique du lieu”, qui prend pour notion directrice celle de “néant”. Enfin, elles mettent singulièrement en valeur la notion d'”unification” qui n’a jamais fait l’objet d’une réflexion philosophique propre.

Plus généralement, la “philosophie” représente un apport tardif très significatif de la civilisation japonaise, encore inconnu en France. Son investigation scientifique rigoureuse et critique, ainsi que sa diffusion, nécessite une approche résolument philosophique, couplée à une japonologie spécifique qui doit savoir profiter d’instruments de travail précieux.

Bibliographie

  • Compréhension logique et compréhension mathématique. Introduction, traduction (avec Ibaragi Daisuké), et commentaire de Michel Dalissier, Ebisu, automne-hiver 2003, édition de la maison franco-japonaise, Tokyo.

Etude épidémiologique sur la pratique de l’interruption volontaire de grossesse en Afrique, en France et au Japon

Par Tomohiro MATSUDA

Résumé non-communiqué

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